24 juin 2016

Séance du 23 juin 2016 – Intervention de Maël de Calan sur le Projet départemental

Le Conseil départemental débattait jeudi 23 juin de son projet pour les cinq ans à venir. L’Alliance a opposé au projet de la majorité socialiste son propre contre-projet, sur fond de détérioration de la situation du département. Le Finistère se retrouve en effet confronté à plusieurs défis :

  • La crise agricole et agro-alimentaire, prolongée et amplifiée par l’absence de réaction de la part du Conseil Départemental.
  • La fuite des centres de décision, responsable d’un enclavement de plus en plus important.
  • L’augmentation des dépenses de solidarité, dont le financement doit être assumé.

Face à ces défis, le projet départemental de la majorité socialise pour les années 2016-2021 apparaît bien imparfait. De ce document de 17 pages censé présenter le projet du Conseil départemental pour les cinq années à venir ne ressort pas la moindre orientation concrète. Les idées ont laissé place aux formules vides de sens, à l’autosatisfaction béate. La majorité ne pointe pas un seul dysfonctionnement, ce qui ne permet par conséquent aucune amélioration. Enfin, soulignons que la grande consultation participative, sur laquelle vous vous êtes fondés pour construire ce projet, s’est soldé par un échec cuisant. Seules 300 personnes ont assisté aux 8 réunions organisées ; ils étaient pour la plupart militants de votre sensibilité politique.

Nous avons de la politique une vision de combat. Pas entre adversaires politiques, non. Le combat dont nous sommes les acteurs se fait au service des Finistériens, contre la crise, contre l’éloignement géographique.

Si nous avions dû bâtir un projet départemental, il aurait été animé par une méthode d’action assise sur deux piliers :

  1. Rebâtir un département véritablement dirigé par les élus. L’absence de chef véritable génère un grand flottement, que l’on retrouve notamment sur le plan de la gestion des ressources humaines. Nous aurions proposé un plan ambitieux, transparent et solide de baisse d’effectifs, en tous points préférable à une politique menée au fil de l’eau dans l’opacité la plus complète.
  2. Remettre en cause, politique par politique, la gestion du département. Plutôt que d’augmenter les impôts de 40 millions d’euros en trois ans, nous nous serions demandé comment simplifier les structures départementales afin de baisser nos coûts de fonctionnement. Nous aurions réalisé une Revue générale du budget en nous fixant des objectifs chiffrés.

La question à laquelle nous aurions répondu, que la majorité évite tel un obstacle sur la route de la démagogie, est la suivante : qu’est-ce qui est déterminant pour le développement du Finistère à l‘horizon 15 – 20 ans ?

Nous aurions, plutôt que d’éternelles fadaises, proposé les orientations suivantes :

  • Nous battre pour désenclaver le Finistère en obtenant la construction de la ligne à grande vitesse permettant de mettre Brest et Quimper à 3 heures de Paris.
  • Nous battre pour préserver la filière agricole et agro-alimentaire dans le Finistère, en utilisant le poids politique du département auprès de la région, du ministre et de la Commission européenne.
  • Nous battre pour maintenir dans le département nos centres de décision.
  • Nous battre pour accélérer le déploiement des réseaux numériques (fibre, 4G, satellites) en obtenant de la région des assurances sur le calendrier et la prise en charge financière de ces réseaux.
  • Nous battre pour préserver notre investissement sans augmenter les impôts.

Nous avons de la politique une vision de combat. Pas entre adversaires politiques, ni d’ailleurs entre amis politiques. Le combat dont nous sommes les acteurs se fait au service des Finistériens, contre la crise, contre l’éloignement géographique. Notre combat n’a qu’un sens : servir l’intérêt général.