18 décembre 2015

Séance plénière du 17/12/2015 – Intervention de Maël de Calan sur les orientations budgétaires

Nous sommes réunis pour débattre des orientations budgétaires, je voudrais donc poser, et tâcher de répondre, à deux questions très simples :

  • Pourquoi faut-il trouver des économies dans notre budget ?
  • Comment le faire ? Quelle méthode faut-il adopter ?

Pourquoi faut-il trouver des économies dans notre budget ?

Il faut trouver des économies budgétaires, parce qu’il est impossible de conserver un niveau de service public et une protection sociale identiques tout en travaillant moins, tout en produisant moins, et alors même que ces services publics et ce modèle social ne sont plus financés depuis 1976. Il faut trouver des économies budgétaires parce que les impôts ont atteint un niveau délirant en France. Ils paralysent l’activité économique et condamnent ainsi des millions de Français au chômage.

Tout est permis en politique, sauf l’incohérence, car l’incohérence est une forme de mensonge.

La majorité socialiste a dénoncé à corps et à cris les baisses de dotations quand elles étaient votées par la droite, mais elle les trouve normales maintenant qu’elles sont votées par la gauche.

Il faut donc trouver des économies parce que l’assainissement des finances publiques est devenue la condition nécessaire à la poursuite de l’action publique.

Jusqu’à présent, le département, dirigé par le groupe socialiste, depuis 1998 a échoué à le faire. Les budgets que vous avez présentés depuis 15 ans sont marqués par une triple faute :

  • Une absence totale d’anticipation sur les dépenses de fonctionnement. La majorité socialiste a mené grand train, recruté à tour de bras, augmenté les subventions dans tous les domaines, sans voir que cette politique nous menait au désastre budgétaire ;
  • Une baisse des dépenses d’investissement, qui s’élevaient à près de 150 millions d’euros il y a encore 5 ans, et qui dépasseront laborieusement les 130 millions cette année. Alors 130 millions c’est encore beaucoup, et en tous cas suffisant pour assurer à aux élus socialistes leur quota d’inaugurations, mais ce n’est certainement pas suffisant pour préparer l’avenir du Finistère et de sa jeunesse ;
  • Une augmentation des impôts, pour financer des dépenses sociales en forte hausse nous direz-vous, mais en oubliant que vous auriez pu trouver précisément des économies ailleurs.

Comment faire ? Quelle méthode faut-il adopter ?

La condition nécessaire et préalable consiste à se fixer des objectifs de réduction des dépenses, de les partager avec ses services, et d’en tirer ensuite des conclusions en termes d’évolution des politiques publiques.

Cet exercice, bien sûr, est difficile, et servira moins la popularité des élus socialistes que leur clientélisme actuel, qui consiste à déterminer une politique, puis à se demander comment on la finance.

Le Conseil départemental du Finistère doit être la seule organisation au monde de plus de 4000 salariés, confrontée à des difficultés budgétaires, qui ne se fixe pas d’objectifs chiffrés, précis, transparents, de réduction de sa masse salariale !

Les travaux de la commission des finances mettent en lumière un fait troublant qui illustre bien l’inconsistance de la majorité : la MAMOP, qui est chargée de conseiller la Présidente du département sur la réorganisation des politiques départementales, n’a même pas, au nombre de ses objectifs, la réalisation d’économies budgétaires. Tout un symbole.

Nous avons également demandé à plusieurs reprises, en commission comme en séance, quelle était la politique de la majorité en matière de ressources humaines. La réponse est toujours la même : pas de politique, pas d’objectifs. Le Conseil départemental du Finistère doit être la seule organisation au monde de plus de 4000 salariés, confrontée à des difficultés budgétaires, qui ne se fixe pas d’objectifs chiffrés, précis, transparents, de réduction de sa masse salariale !

Il est temps que la majorité se mette au travail, tienne compte des remarques de l’Alliance pour le Finistère, et regarde enfin la réalité en face.